Ligue des champions : deux nuits de violences et des polémiques après la victoire du PSG

La victoire historique du PSG en Ligue des champions a été éclipsée par des violences à Paris et en province, avec deux morts et 563 interpellations. Les tensions politiques s’exacerbent, entre critiques de la gestion sécuritaire et accusations de rhétorique incendiaire.
Le sacre du Paris Saint-Germain (5-0 face à l’Inter Milan) le 31 mai a déclenché une liesse rapidement assombrie par des violences à Paris et dans plusieurs villes françaises. Le bilan est tragique : deux morts, dont un mineur de 17 ans poignardé à Dax et un scootériste d’une vingtaine d’années percuté à Paris, ainsi que 563 interpellations, dont 491 dans la capitale, et 307 gardes à vue. Les scènes de pillages ont largement été diffusées sur les réseaux sociaux.
1. Maison du Monde
— Roro (@tropdecomptes) June 1, 2025
2. Foot Locker (après pillage)
3. Agression physique en groupe sur un individu pic.twitter.com/9uprgmK8WT
Les Champs-Élysées et les abords du Parc des Princes ont été le théâtre de pillages, tirs de mortiers, et dégradations, avec 692 incendies, dont 264 véhicules, et 22 membres des forces de l’ordre blessés. Des pompiers ont également été attaqués et pris à parti.
1. Pompier agressé physiquement par un pro palestinien
— Roro (@tropdecomptes) June 1, 2025
2. Camion de pompier pris a parti
3. Pompiers attaqués au mortier
4. Pompiers pris a parti ⬇️ pic.twitter.com/oSzMJ88gSV
À Grenoble, une voiture a blessé quatre personnes, dont deux gravement, tandis qu’à Alençon, un véhicule a percuté une vitrine, provoquant un incendie. À Nantes, Lyon et Pau, des commerces et mobiliers urbains ont été vandalisés.
Fiasco sécuritaire et polémique politique
Le préfet de police, Laurent Nuñez, a qualifié ce bilan d’inédit, distinguant les supporters des « bandes de casseurs » venues « pour piller ». Il a reconnu des échecs, notamment quatre à cinq pillages sur les Champs-Élysées, malgré la mobilisation de 5 400 policiers et gendarmes, mais a rejeté l’idée d’un « fiasco sécuritaire », estimant le dispositif « ni une réussite, ni un échec ».
Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, a dénoncé des « barbares » responsables de cette « sauvagerie », insistant sur une réponse judiciaire ferme.
Cette fabrique de barbares a été engendrée par une société qui a déconstruit nos cadres communs : l’autorité, le respect et la hiérarchie. pic.twitter.com/fVS6wcr8Ww
— Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) June 1, 2025
Ces propos ont déclenché une vive polémique. La France insoumise (LFI), par la voix d’Antoine Léaument, présent sur les Champs-Élysées, a accusé la police d’avoir « organisé le chaos » avec des gaz lacrymogènes contre une foule pacifique. Éric Coquerel et Manuel Bompard ont dénoncé une rhétorique « déshumanisante » aux « relents racistes ».
Bruno Retailleau utilise des méthodes barbares.
— Antoine Léaument 🇫🇷 (@ALeaument) May 31, 2025
Envoyer des lacrymogènes au milieu de la foule est extrêmement dangereux.
Le responsable du chaos, c’est lui.#ChampsElyseespic.twitter.com/NdOy2Owvps
Bruno Retailleau, lui, a qualifié LFI de « France incendiaire », accusant ses membres d’« encourager la violence ».
Au Rassemblement national (RN), le président du parti Jordan Bardella et le vice-président Sébastien Chenu, ont dénoncé un « fiasco » sécuritaire, estimant le dispositif « sous-dimensionné » visant ainsi Bruno Retailleau, adversaire pour 2027.
Emmanuel Macron, lors de la réception des joueurs à l’Élysée, a condamné ces violences « inacceptables », promettant d’être « implacable ».
Alors que les accusations de récupération politique fusent, 45 individus passeront en comparution immédiate devant le tribunal cette semaine suite aux exactions du week-end. 45 individus passeront en comparution immédiate devant le tribunal cette semaine suite aux exactions du week-end.